Nebrass Shahid
« Ignoriez-vous que la chute des systèmes totalitaires dont le règne est voué à sa fin, ne résulte pas dans le paradis de la démocratie mais dans un enfer bien plus sombre et obscur? Je ne peux me permettre d’être le témoin hypocrite d’un tel dénouement.» A ces propos étonnants tenus par un intellectuel soutenant le printemps arabe et alors que les boîtes de votes révèlent la victoire écrasante des « Salafistes », répond différemment notre ami penseur : « Je préfère être le « témoin hypocrite » de la révolution plutôt qu’un témoin hypocrite qui accepte le totalitarisme. »
Ces propos proviennent des partisans « par nécessité » du printemps en dépit de toutes ses imperfections. Mais ce biais s’avère problématique : d’un côté, il exprime le refus de la tyrannie du pouvoir en place mais de l’autre, il dénote de la possibilité que le futur proche s’oriente vers l’obscurité du totalitarisme, islamiste ou militaire. Dans ce dernier cas, le partisan « par nécessité » devient un « témoin hypocrite » ! Par voix de conséquence, ce biais réduit l’objectivité des propos des partisans du printemps et démontre un principe subjectif incapable de convaincre les partisans « du gris » de rejoindre les partisans « par nécessité ». Entre l’impossible objectivité et la limite de la subjectivité, entre le refus de la tyrannie actuelle et l’aventure de demain, ce biais de nécessité nous amène au printemps lui-même avec ses contradictions inévitables qui caractérisent la phase actuelle de la révolution, particulièrement en Syrie où le « printemps » est témoin d’échecs politiques, d’appels à l’armement et au jihad aux intentions claires. Par conséquent, l’une des critiques inévitables envers les partisans du printemps « par nécessité », qui facilite celle faite par les simples observateurs de la révolution, partant du principe de la « nécessité de ne pas critiquer » et reposant sur l’impossibilité de certifier une chose et son contraire consiste à dire que nous ne pouvons être dans la vérité en étant des « témoins hypocrites ». Par voix de conséquence, les partisans du printemps son par nécessité des rêveurs anarchistes. Et le printemps se contredit lui-même en réclamant une liberté « qui demeure non acquise » afin, selon un grand nombre, de remplacer une tyrannie par une autre.
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